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21 mars 2018

Un dialogue enrichissant entre dermatologues et pharmaciens

Un dialogue enrichissant entre dermatologues et pharmaciens
Conseils pratiques en dermatologie

La soirée de formation qui a réuni pour la première fois dermatologues et pharmaciens* lors d’un prestigieux congrès de dermatologie à Paris, en décembre dernier, a occasionné des échanges interprofessionnels de qualité riches d’enseignements. Au programme, des informations pratiques et un partage de connaissances scientifiques pour améliorer la prise en charge des patients au comptoir.

Les exposés des dermatologues ont suscité beaucoup d’intérêt et de questionnements de la part des officinaux venus nombreux à ce forum. C’est avec plusieurs visuels et des quiz que le Pr Gaëlle Quéreux, dermatologue à Nantes, a illustré son exposé sur les différents cas de lésions pigmentées et fait une mise au point sur leur caractère bénin ou suspect.

Elle a récisé aux pharmaciens que la principale question est de savoir faire la distinction entre un grain de beauté (nævus) ou le mélanome, en sachant qu’un nævus est toujours bénin et un mélanome est toujours une tumeur maligne. Toutefois son dépistage précoce est de très bon diagnostic, il empêche ses récidives sur les ganglions et les différents organes. « Parfois les deux spectres cliniques se chevauchent, pour trancher les deux règles d’aide à la décision sont celle du vilain petit canard (une lésion différente des autres) et celle de la règle ABCDE » (A : asymétrie ; B : bordure irrégulière ; C : couleur inhomogène ; D : diamètre de plus de 6 mm ; E : évolution de la lésion), a-t-elle rappelé. Elle a mis en garde sur les autres cas qui peuvent se présenter au comptoir comme les verrues séborrhéiques au toucher très doux, les histiocytofibromes sous forme d’une petite pastille dure, le lentigo actinique, ou le carcinome basocellulaire translucide.

Le Dr Sébastien Barbarot, dermatologue au CHU de Nantes, a fait un point sur les différents eczémas en précisant que l’eczéma atopique et celui de contact n’ont pas la même physiopathologie, même si les deux justifient de traitements à base de dermocorticoïdes et d’émollients.

« Il est important d’informer le patient que l’atopie est une maladie chronique qui n’est pas due à un stress ou un problème psychologique insiste le Dr Barbarot. Elle ne nécessite pas non plus un bilan allergologique car ce n’est pas une allergie, mais elle peut être associée à des allergies, y compris alimentaires. En revanche, l’eczéma de contact nécessite un interrogatoire serré pour identifier l’allergène responsable qui est partout. »

Dermatoses courantes et conseils pratiques Chez l’adulte, l’eczéma atopique est une maladie très souvent sous-estimée. Le pharmacien doit se montrer vigilant et lui recommander, comme pour les bébés et les jeunes enfants, des mesures d’hygiène assorties d’explications très précises sur les modalités d’application des soins locaux et la bonne observance traitements. En particulier, il doit le rassurer sur la crainte inspirée par la corticophobie, insister sur la place du traitement réactif précoce dès que la peau redevient rouge après une phase de rémission, et sur le traitement proactif en cas de poussées fréquentes. « Dans l’eczéma des mains tout se mélange : atopie, allergènes et facteurs irritants, prévient le dermatologue, les dermocorticoïdes sous occlusion donnent de bons résultats. »

Le Dr Florence Corgibet, dermatologue à Dijon, a souligné la recrudescence de la gale depuis dix ans. La pathologie est mieux maîtrisée depuis la mise à disposition de produits remboursables, mais certaines formes posent des difficultés diagnostiques, notamment chez le nourrisson. Elle a confirmé que « la contamination domestique étant étroite, elle nécessite des règles d’hygiène strictes, une désinfection de l’environnement et une prise en charge post-traitement avec des savons doux, des émollients et des antihistaminiques pour calmer le prurit intense ». La dermatologue a ensuite évoqué les punaises de lit, les poux, les lentes, les tiques, le syndrome de Lyme postinfectieux, autant de piqûres d’insectes responsables de différents tableaux cliniques et pour lesquelles l’avis du pharmacien est souvent sollicité en premier recours. Le Dr Corgibet a également formulé des informations pratiques concernant les dermatoses courantes rencontrées fréquemment à l’officine, comme l’acné et l’importance des soins locaux hydratants, nettoyants et kératolytiques, les mycoses superficielles cutanées avec atteintes des plis, ou la mycose qui touche l’appareil unguéal. « Elle ne doit pas être confondue avec un ongle traumatique ou un mélanome unguéal » prévient la spécialiste, qui précise que les vernis traitants ne sont pas efficaces en cas d’atteinte généralisée allant jusqu’au repli proximal de l’ongle. Extrêmement fréquentes, les verrues plantaires sont également problématiques, les traitements locaux disponibles en pharmacie ne sont pas toujours suffisants, il faut parfois avoir recours à des interventions médicales plus radicales.

Ce premier rendez-vous entre dermatologues et pharmaciens, parrainé par « le Quotidien du pharmacien » (voir « le Quotidien » du 11 décembre 2017), est très prometteur. Il permet d’envisager d’autres rencontres toutes aussi motivantes et enrichissantes pour la profession.

Christine Nicolet

Article publié dans le Quotidien du Pharmacien

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