Parler de vaccination à l’officine

Acteur de santé de premier recours, le pharmacien est au cœur de la protection vaccinale pour répondre aux interrogations du grand public et sensibiliser aux bénéfices des rappels vaccinaux.

Tour d’horizon des initiatives sur ce thème à mettre en place en pharmacie.

Créer une animation santé

A l’initiative de l’OMS, chaque avril, la semaine Européenne de la vaccination est l’occasion d’animer sa pharmacie sur un thème de santé qui touche l’ensemble de sa clientèle. Le voyageur, l’aidant d’un proche immunodéprimé, les futurs parents, les personnes âgées… en identifiant ces différentes situations, le pharmacien prodigue un conseil personnalisé et ciblé.

Au-delà de la connaissance du calendrier vaccinal recommandé par le ministère de la santé[1], le pharmacien peut s’appuyer sur des outils adaptés. L’ordre national des pharmaciens met à disposition, sur le site du Cespharm.fr, de nombreuses fiches pratiques à destination des pharmaciens et du public pour informer sur les vaccins et les maladies qu’ils combattent. Elles sont téléchargeables ou à commander.

Proposer un carnet vaccinal

3 Français sur 10 reconnaissent ne pas être à jour dans leurs vaccins[2], notamment en raison de la perte du carnet de santé. Conseiller un calendrier vaccinal électronique est un moyen fiable, moderne et pratique pour le suivi des adultes.

L’application MesVaccins® développée par le Groupe d’Etudes en Préventologie[3], soutenu par l’ARS Aquitaine, l’INPES, l’URPS médecins libéraux d'Aquitaine et l’ECDC[4] a remporté le grand trophée de l’application mobile santé 2015 des Trophées de la Santé Mobile. Gratuite, cette application est un Calendrier Vaccinal Electronique qui permet de gérer et de partager de manière sécurisée son planning de vaccination. L’application permet d’enregistrer (manuellement) tous les vaccins administrés à une personne et propose des informations et des recommandations personnalisées, dispensées par 40 médecins spécialistes des maladies infectieuses. MesVaccins® indique selon le profil de chacun ce qu’il faut faire (les vaccins vraiment utiles) ou ce qu’il ne faut pas faire (une injection inutile ou non recommandée). Elle tient compte de la mise à jour des recommandations vaccinales officielles.

Le dossier pharmaceutique

Le Dossier Pharmaceutique, lancé en 2008 et mis en œuvre par l’Ordre national des Pharmaciens, permet aux officinaux d’avoir accès à l’historique des médicaments délivrés à une même personne au cours des quatre derniers mois. Son objectif principal est d’éviter les interactions médicamenteuses. Depuis juin 2016, les informations relatives à la dispensation des vaccins y sont également inscrites pendant 21 ans, à compter de la date à laquelle elles ont été saisies[1]. Ainsi, le pharmacien disposera d’un aperçu des vaccins délivrés. A terme, le DP-Vaccinations devrait intégrer un algorithme capable de relier l’historique et les recommandations vaccinales pour aider les pharmaciens à identifier les patients qui ne seraient pas à jour de leurs vaccins et les orienter vers leur médecin.

En septembre 2017, serez-vous prêts pour vacciner contre la grippe ?

4 de nos voisins Européens ont déjà fait ce choix : en Angleterre depuis 2002, au Portugal en 2007, en Irlande en 2011 et dans six cantons Suisse depuis 2015. En France l’adoption définitive par l’Assemblée Nationale début décembre 2016 du PLFFSS 2017 [2], prévoit « l’expérimentation, pendant trois ans, de l’administration par les pharmaciens du vaccin contre la grippe saisonnière aux personnes adultes ».

Plus précisément, il s’agit de l’article 66 qui en fixe les bases. Les modalités de mise en œuvre seront fixées par décret, notamment pour :

• les conditions de désignation des officines,
• les régions retenues pour participer à l’expérimentation,
• les conditions de formation préalable des pharmaciens,
• les modalités de traçabilité du vaccin,
• les modalités de financement de l’expérimentation
• les modalités de rémunération des pharmaciens.

Après les conseils et les recommandations sur les vaccins, les pharmaciens pourront donc les mettre en pratique pour la grippe dès l’hiver prochain.

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[1] http://inpes.santepubliquefrance.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1175.pdf

[2] Etude réalisée par Giropharm et l’Ifop auprès d'un échantillon de 1 003 individus âgés de 18 ans et plus, interrogés du 5 au 9 juin 2014.

[3] Le Groupe d’études en préventologie est une association à but non lucratif indépendante des laboratoires pharmaceutiques, composée d’experts en vaccinologie et d’ingénieurs informaticiens, présidé par le Pr Jean-Louis KOECK.

[4] European Centre for Disease Prevention and Control : le Centre européen de prévention et contrôle des maladies

[5] Publication au JO du décret du 24/02/2015 portant sur les durées d'accessibilité et de conservation dans le dossier pharmaceutique des données relatives à la dispensation des vaccins

[6] Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale de 2017