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01 mars 2017

Le pharmacien, l’observance et le patient à l’officine

Le pharmacien, l’observance et le patient à l’officine

Le coût évitable des complications dues à la mauvaise observance des traitements en France s'élève à 9,3 milliards d'euros[1] (médicaments, hospitalisations, visites médicales...) en plus d’occasionner chaque année environ 12 000 décès[2].

L’observance est donc un enjeu majeur de santé publique et une mission clef du pharmacien, professionnel de santé de proximité. C’est l’un des objectifs poursuit par la loi HPST qui, depuis 2009, redéfinit les missions du pharmacien dans le parcours de soin en élargissant d’une part l’exercice officinal vers plus de prévention et de suivi des patients souffrants de pathologies chroniques mais également vers plus de coopération interprofessionnelle.

 

Le rôle central du pharmacien

Expliquer la prescription, la posologie, les effets indésirables font partie de l’acte pharmaceutique, mais pour améliorer l’observance, il faut aller plus loin. Le patient souffrant d’affection chronique a des temps de passage réguliers et fréquents en pharmacie lors desquels le pharmacien peut évaluer l’observance. Au cours de son dialogue avec le patient lors de la délivrance des renouvellements et par la consultation du dossier pharmaceutique, le pharmacien a la capacité d’identifier un patient non observant et comprendre le profil de celui-ci, les raisons qui le conduisent à ne pas être observant et enfin proposer des solutions pour les accompagner.

Les outils et solutions ne sont qu’un appui dans une réflexion globale sur la prise en charge du patient. L’observance reste une démarche volontaire du patient et la non-observance complexe, les oublis ne représentent que 30% des non-observances. L’amélioration de l’observance passe donc par la relation entre le patient et le professionnel de santé. Le patient qui est investi, engagé dans une relation avec un professionnel de santé, sera plus enclin à adhérer au traitement de sa pathologie. 

Le dossier pharmaceutique (DP) par exemple est un outil qui permet de déceler les patients mal ou non observant. 35 465 patients ont aujourd’hui un DP et parmi les fonctionnalités développées par le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens, on peut noter le suivi de la vaccination qui permet d’améliorer la couverture vaccinale des adultes.

Les nouvelles technologies au service de l’observance

L'e-santé apparait comme une solution efficace, en relais des messages des professionnels de santé, pour améliorer l'observance médicamenteuse.

Du simple rappel de prise à l’innovation d’usage, différentes solutions existent :

  • les applications mobiles de rappel de prise de médicament développées par les laboratoires, les groupements ou les éditeurs de logiciel de l’officine
  • Des supports digitaux au contenu pédagogique ludiques pour mener les entretiens pharmaceutiques[3] approfondis. Par exemple, le service développé par la société Observia va au-delà du guide proposé par l’assurance maladie et propose de maitriser le temps de l’entretien, d’engager le patient sur son traitement par un entretien motivationnel et de mesurer les connaissances du patient au fils des entretiens afin d’adapter le message selon les thèmes acquis ou non.
  • Les objets connectés de surveillance de constantes physiologiques (glucomètres connectés, tensiomètres…) pour suivre son état et ajuster son traitement
  • Les piluliers connectés préparés par le pharmacien alertent au moment des prises ou transmettent à un tiers une absence de prise (Imedipac de Médissimo ou DoPill de Pharmagest)
  • La préparation des doses à administrer en ambulatoire réalisée par un robot de la même façon que certaines officines fournissent les établissements spécialisés et les EPHAD. Cette innovation d’usage dans la mise à disposition des médicaments, est encore marginale au comptoir mais apporte une  garantie de sécurisation de la délivrance et de traçabilité des médicaments.

giphar

Hormis les entretiens pharmaceutiques, protocolisés et pris en charge par l’assurance maladie, la rémunération des pharmaciens pour le suivi au long cours des patients chroniques n’est pas arrêtée et c’est au pharmacien de valoriser ce service auprès des patients (service payant ou pas).

Le pharmacien a tout intérêt à s’impliquer dans cette démarche car il y trouvera un intérêt à très court terme : pour le bien être de son patient et pour l’activité économique de son commerce. Le pharmacien n’est parfois pas conscient de l’importance économique pour son officine de la non-observance, et n’en mesure pas les effets immédiats. Pourtant en augmentant la part de conseil et de services d’accompagnement, les officines trouvent des relais de croissance.

L’observance est donc au cœur des enjeux économiques d’une pharmacie. Depuis 2015, les étudiants bénéficient d’une formation sur l’Education Thérapeutique du Patient (ETP). Mais, jusqu’à présent, les pharmaciens n’étaient pas formés à cette nouvelle approche et au « recrutement » des patients pour mener des entretiens pharmaceutiques. C’est un autre métier que d’être expert en pharmacopée et de répondre à des cas de comptoir.

La question de l’inter-professionnalité

Petit à petit le système de soin s’adapte pour passer d’un modèle curatif vers un modèle préventif. C’est long, cela prendra du temps, et ne pourra se faire qu’en coopération avec les médecins. En 2017, des micro-réseaux sont prévus dans le cadre des réseaux de soin de proximité[4] car pour l’heure la grande majorité des projets de coopération concerne les professionnels de santé hospitaliers et peu les professionnels de santé ambulatoires.

 

 

Hélène Decourteix @hélène_Dx


[1] « Améliorer l'observance - Traiter mieux et moins cher », étude IMS Health/CRIP, novembre 2014

[2] Les enjeux de l’observance en France, 5 propositions pour renforcer l’observance des produits de santé, Jalma, février 2015

[3] Définis dans la convention pharmaceutique de 2012. Modalités opérationnelles définies par l’arrêté du 24 juin 2013. Les entretiens concernent les patients sous AVK et les patients asthmatiques (depuis 2014).

[4] social-sante.gouv.fr- les reseaux de sante

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