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06 févr. 2017

3 questions à Anthony Mascle, étudiant pharmacien et Président de l’ANEPF sur les enjeux et l’avenir de la pharmacie.

Quels sont selon vous, les enjeux de l'exercice officinal à court et moyen terme ?

Nous avons la chance d’avoir l’un des systèmes de santé le plus performant au monde mais il est perfectible comme sur les thèmes de santé publique. Les enjeux sont connus pour les pharmaciens : améliorer l'observance et toujours mieux accompagner le patient âgé ou avec des affections chroniques.

L’évolution des modes d'information avec des sources diverses, et de nouvelles façon de consommer, y compris de l’automédication, ont modifié la position des professionnels de santé face à des patients devenus parfois experts ou simplement avec des idées préétablies sur les pathologies et les traitements. La question du savoir du pharmacien est plus que jamais au centre de la sécurisation de la dispensation et de l’usage des médicaments.

Le pharmacien est le professionnel de santé le plus accessible (grâce au maillage territorial aux amplitudes horaires, et réseau de garde 24/24) c’est le point d'entrée simple, disponible et accessible du système de santé. C’est pourquoi notre système de santé doit s’appuyer sur le positionnement stratégique du pharmacien pour répondre aux besoins de simplicité et d’immédiateté des Français tout en étant le garant de la sécurité de la dispensation. Pour s'adapter aux évolutions des modes de consommation, le pharmacien a un rôle majeur à jouer notamment en s'appropriant les nouveaux outils et répondre au besoin de sécurisation. C’est aux pharmaciens d’en prendre le chemin sinon d'autres acteurs le feront. Le serment de Galien, que prête chaque pharmacien, rappelle que l’intérêt du patient sera toujours avant l'intérêt commercial.

Dans la pratique, le rôle de tri de patients n’est pas assez reconnu. En effet, notre formation nous rend expert du médicament et de l’accompagnement des patients mais il subsiste un réel besoin de parfaire l'approche sémiologique. Nous constatons deux cas de figures paradoxaux : d’une part des patients qui s’auto-médicamentent pour ce qui devrait pourtant être du ressort de la médecine tandis que, d’autre part, certaines consultations d’urgences pourraient être évitées en ayant un recours aux acteurs de soins de 1er recours.

Ces « erreurs d’aiguillage »  pourraient être limitées par un conseil pharmaceutique au-delà de la symptomatologie et plus en amont. Notre profession, qui souffre d’un déficit d’image, a besoin d’une revalorisation globale auprès des patients pour induire dans les mœurs le rôle de pharmacien référent.

De quelle manière l’ANEPF intervient pour y répondre ?

Nous avons fait une proposition de modèle, avec le Comité pour la Valorisation de l'Acte Officinal, en vue des négociations avec l'assurance maladie pour la prochaine convention.

Nous venons de publier un livre blanc[1] qui détaille nos souhaits d’évolution de la profession :

  • Sécuriser, en pratique, la prise en charge du médicament (auto médication ou prescription). Par exemple en formalisant sous forme d’arbres décisionnels une prise en charge différentielle : ce qui relève de l'automédication, du médecin généraliste ou des urgences en identifiant les facteurs de risques
  • Revaloriser les compétences du pharmacien au-delà de la dispensation comme par exemple au travers d’un bilan de médication : sur les traitements, les posologies, l’observance mais également le mode de vie et le contexte. Dans une démarche pédagogique, le patient exprime ses besoins, ses contraintes pour mieux l’impliquer et l’aider à s'approprier son traitement.
  • Développer l’inter-professionnalité. Sans perturber l'ordre établi, le pharmacien peut intervenir pour rendre plus facile la coopération avec d’autres professionnels de santé. Par exemple, lors du sevrage tabagique le patient passe par un médecin et tabaccologue, mais entre 2 consultations, le pharmacien lui dispense les produits de sevrage. Notre proposition porte sur un mini-questionnaire auto-administré, un bilan rapide qui peut être l’amorce d’une discussion et permettre au patient de se sentir accompagné. Le bilan est transmissible aux médecins, pour permettre de préparer en amont la consultation.

 

Comment voyez-vous la pharmacie du futur ?

La pharmacie de demain doit partir du patient et écouter ses besoins dans la limite de l'intérêt général. L’officine doit devenir le lieu de santé des bien-portants et un carrefour pour la santé.

L’organisation de l’officine passera par de vrais espaces de confidentialité et se réorienter vers le conseil et l’accompagnement à forte valeur ajoutée. Ce sont des axes de différentiations tant pour les officines dans des zones hautement concurrentielles, que pour les officines rurales.

D’un point de vue économique, cela implique de pouvoir facturer ces services proposés aux patients, avoir un modèle dé-corrélé de la vente à la boîte mais basé sur la plus-value apportée à la santé publique. Nous attendons le décret de la loi HPST pour les mettre en œuvre.

D’une manière générale, la prévention en santé doit être perçue comme un investissement et non plus comme une dépense.

Propos recueillis par Hélène Decourteix en Janvier 2017. 

[1] l’Association Nationale des Etudiants en Pharmacie de France
[2] http://www.anepf.org/livre-blanc

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